Merveilleux
chien de chasse, le setter Gordon est avec seulement 1000 naissances, l’égal
dans un style différent de ses cousins anglais et irlandais. De couleur
noir et feu, il est le plus charpenté des setters. Incontestablement
de la même origine que l’anglais et l’irlandais, cette variété fut créée
vers 1800 dans de nombreux chenils écossais, dont celui de Alexander Duke
de Gordon, du Major Douglas et de Lord Penmure. Issu de savants mariages
entre setters, mais aussi chiens de berger, il fut initialement noir blanc
et feu et appelé durant de très nombreuses années “Black and Tan
Setter”. UN CHIEN POUR TOUTES LES CHASSES Utilisé en Écosse, mais aussi sur toutes les parties vallonnées et montagneuses
des Îles Britanniques, le Gordon fut prédestiné à la chasse du lagopède
écossais, le grouse. Importé en France, mais aussi dans de nombreux pays
nordiques, il mit à profit ses grandes capacités d’adaptation pour
chasser de nombreux autres gibiers. Il
est également passé maître dans l’art de traquer le gibier migrateur.
Sur les marais côtiers, comme au plus profond des bugs irlandais, il fait
merveille sur la bécassine, où son autorité et son sens de la place le
classent parmi les plus aptes dans ce domaine. Bien sûr la bécasse reste
certainement le gibier migrateur le plus recherché par les possesseurs de
Gordon en France. Ce chien affectionne particulièrement le travail au bois,
où il évolue avec beaucoup de facilité, du fait de son mental et de son
physique très volontaire. Si la prudence n’est pas la première de ses
qualités, son autorité face aux oiseaux est certainement une des plus
affirmées de toute la gente canine des chiens d’arrêt. Bien créancé
sur la bécasse, il devient un véritable spécialiste qui mène ses
recherches avec passion et détermination. UN CHIEN CALME AU BON SENS DU TERME Si
l’on s’accorde à dire que le Gordon est la variété la plus calme des
setters, cela ne s’entend pas comme peuvent l’imaginer la majorité des
utilisateurs ou des chasseurs. Ce chien ne doit en aucun cas ressembler à
un lymphatique adipeux qui a du mal à quêter et qui laisse volontiers son
maître entrer au fourré à sa place. Le
calme du Gordon est sensible à la pose, lors d’une journée de chasse. Il
est un des seuls à savoir se reposer et récupérer, alors que beaucoup
d’autres chiens continueront à s’agiter et tourneront autour des
chasseurs. Rapidement lorsqu’il aura récupéré, il sera le premier à se
lever et à aboyer pour demander à son maître de reprendre la chasse. En
famille, à la maison, il a l’avantage de se tenir à sa place sans aucune
excitation. UN STYLE BIEN DIFFÉRENT Remarquable chien de chasse quand il est bien né, le setter Gordon est bien qu’en infériorité numérique, l’égal dans un style différent de son cousin le setter anglais. Le but n’est bien sûr pas de mettre en avant un chien et d’en dévaloriser un autre, mais en les comparant de bien les différencier. Trop d’inexactitudes ont été avancées et soutenues au sujet du Gordon, émanant de personnes n’ayant usé que peu de paires de bottes sur le terrain derrière ces chiens. D’un tempérament plus calme, le setter Gordon se distingue de son cousin anglais par son style. Point n’est question ici, comme pourraient le prétendre certains que cela arrange, de rapidité ni d’amplitude de quête. Un Gordon doit aller aussi loin et aussi vite que le meilleur des autres setters. Les résultats actuels le prouvent avec de nombreux champions de field-trials, tant en printemps qu’en automne et des victoires en Coupe de France dans ces deux disciplines. Cerise sur le gâteau, qui ne doit pas rester confidentielle, même si cela est marginal, quatre titres de champions de grande quête dans la race, un titre de gagnant de la Coupe d’Europe de grande quête par équipe en 2000 et un gagnant du prix d’excellence avec le CACIT, toujours en grande quête. Cette montée en force des chiens de travail à un haut niveau dans cette race reflète parfaitement la détermination dont font preuve les amateurs passionnés de setters Gordon. Ceci est la preuve évidente qu’une race est en perpétuel mouvement et que son adaptation aux conditions actuelles de chasse et de concours tient plus à la volonté de ses éleveurs et de ses utilisateurs, qu’à une interprétation quelque peu frileuse et archaïque de son standard de travail. Ni moins entreprenant, ni moins rapide, il se différencie par sa façon de chasser, où le setter anglais sera souple et félin, le Gordon sera puissant et “cassera du bois”, où le setter anglais amorcera un coulé ouateux, le Gordon remontera avec grande autorité, pour bloquer à coup sûr. ![]() Le célèbre garde-chasse du Duc de Gordon, le vieux Jub ne disait-il pas : “ Mes chiens feraient plutôt voler une douzaine de grouses, plutôt que d’en faux arrêter une seule”. Ici ressort le tempérament excessivement chasseur du setter Gordon, on pourrait dire à la limite qu’il est “viandard”. Les qualités de nez du Gordon sont reconnues par tous, tant il est sûr dans ses prises de point. Il est fréquent de dire de lui qu’il “ne ment jamais”. Il a la science pour remonter une émanation et coller au gibier pour le bloquer parfaitement. LE GORDON, UN CHIEN TRÈS ENDURANT Où le setter Gordon fait la différence par rapport à toutes les autres races de chiens britanniques, c’est par son endurance, car il est capable de chasser plusieurs jours, tant en montagne qu’au marais, sans baisser de pied ou accuser de fatigue. Il saura se ressourcer au soir d’une longue course en montagne derrière les perdrix blanches, ou se coucher en rond, tout fumant au soir d’une journée de chasse, dans un marais qui commence à “friser”, balayé par un vent d’est qui vous glace jusqu’aux os. Au soir d’une journée à la bécasse, il saura penser ses plaies, lécher ses pattes, pour au lendemain, même s’il fait semblant de dormir, bondir au premier tintement de la cloche que son maître, par inadvertance, aura fait bouger en prenant sa veste. Ces réflexes là ne trompent pas et sont bien l’image même de ce que doit être un setter Gordon de chasse. UN CHIEN DE CHASSEUR Ce chien très endurant, capable de chasser plusieurs jours sans accuser de fatigue est avant tout un chien de chasseur, de tempérament setter par essence. Il voue un amour et un attachement profond à son maître, même s’il est conduit par une autre personne, il n’oubliera jamais celui qui l’a dressé. D’arrêt très sûr et très ferme ce qui fait sa renommée auprès des chasseurs, il a su se distinguer sur des terrains où la difficulté donne un goût de bien acquis au gibier prélevé.
L’adage qui consiste à présenter le Gordon comme “le continental des chiens britanniques” est une erreur. Ce chien n’a rien d’un continental. Je ne peux qu’engager ceux qui utilisent cette citation à venir le constater de visu sur le terrain. Quand à ceux pour qui cela représentait une certaine nostalgie, les races dites continentales sont assez nombreuses pour qu’ils y trouvent sujet à “leur mesure”. M. PIERRE-MARC ARIES M. Pierre-Marc Aries chasse depuis l’âge de 16 ans, durant de nombreuses années, il profita des setters anglais et Gordon de son père. Tous deux chassaient sur le plateau de Lannemezan essentiellement la caille. Habitant par la suite à Montgaillard au pied des Pyrénées, il fit l’acquisition d’un premier Gordon d’origine de beauté, “Dayak”. Ce chien bien excellent chasseur en montagne, était limité dans son entreprise et resta un sujet de chasse pratique. Après un premier field en montagne avec Dayak, M. Aries y découvrit des chiens différents beaucoup plus entreprenants. C’est ainsi qu’il fit l’acquisition de Gin-Tonic du Grand Valy avec lequel il put faire ses premiers pas en cynophilie. Gin devint champion de travail et de printemps, il gagna entre autres le CACIT lors du concours du Soulor et fut trialer sur bécasses. Vint ensuite I Winn, une fille de Gin qui fut trialer de printemps et de montagne, mais au caractère plus difficile. Un autre mâle vint remplacer Gin, Peps du Grand Valy, qui pour M. Aries est la copie conforme de Gin, en caractère et complicité. Malgré un arrêt très sûr ce chien a certainement un peu trop de contact en montagne. Trialer de printemps, Peps, a décroché le titre de vice-gagnant du championnat de France St Hubert avec son maître en 2003. ![]() Dernière arrivée au chenil, une fille de Peps, Star du Grand Valy sur laquelle reposent tous les espoirs de M. Aries. Très arrêteuse et de grande envergure, cette chienne montre une sagesse et une maturité exemplaire. Son dressage bien qu’assez facile, dut être prodigué avec beaucoup de souplesse. En 2002, elle remporta la finale des espoirs du club. Deux années consécutives, 2004 et 2005 elle remportera le trophée inter-setter de la montagne au concours du Soulor, puis après avoir bouclé les championnats de printemps, d’automne et de travail, elle gagna l’Open de France d’Automne en 2005. Cerise sur le gâteau, elle possède un CACT sur faisans naturels et une RCACT sur bécasses. Actuellement M. Aries chasse la perdrix et la bécasse en montagne avec ses deux chiens. Il éprouve beaucoup de plaisir en profitant à la chasse, du dressage obtenu avec ses chiens durant toute la saison de concours. M. Pierre-Marc ARIES
M. PHILIPPE MAUPETIT Suivant depuis son plus jeune âge son oncle et son parrain à la chasse, M. Philippe Maupetit profita dès qu’il eut la possibilité de porter un fusil, respectivement de leurs cockers, braques allemands et setters irlandais. Ayant fait une partie de ses études à Paris, il regretta toujours de n’avoir pu profiter de l’offre d’un voisin de son parrain qui souhaitait lui confier son Gordon. De retour dans le Sud-Ouest, il fit l’acquisition d’une setter Gordon de lignée de beauté, qui fut une excellente chienne de chasse pratique. Mais baigné par les récits de chasse de son parrain qui lui parlait de pointers et de perdrix au Maroc, il aspirait à un sujet d’une autre dimension. C’est de façon totalement fortuite qu’il arriva à ses fins, car il profita d’une réservation que son oncle avait faite sur une portée de lignée de travail. C’est ainsi qu’Imona du Bois de Pied de Borde entra au chenil. Sujet très brillant dès son plus jeune âge, Imona fut présentée au dresseur M. Loïc Pressac. Devant les qualités de sa chienne son propriétaire s’intéressa aux fields et Imona devint championne nationale et internationale de travail sous sa conduite et celle de son dresseur. ![]() Mais c’est à la bécasse que M. Maupetit obtint les meilleurs résultats avec Imona, rivalisant avec les meilleurs setters et pointers en épreuves nationales et internationales. Arriva ensuite Naty du Grand Valy, trialer et excellente chienne à bécasse, mais c’est sur Romy et sur Teal du Grand Valy que reposent tous les espoirs de M. Maupetit. Excellente trialer de printemps, Romy vient de décrocher la première place au challenge du club pour la saison 2003, sur bécasses. Très rapide et très arrêteuse, cette chienne fait preuve d’un sens de la place et de l’oiseau remarquable. Teal, fils d’une soeur de Naty et d’un champion de grande quête semble également présenter de grandes qualités liées à un moteur et à une endurance remarquable. En dehors de la saison des fields, M. Maupetit chasse régulièrement la bécasse sur un biotope remarquable en Charente-Maritime, pour son plaisir, mais aussi pour préparer ses jeunes face à la migratrice. M. Philippe MAUPETIT ALAIN DAMPÉRAT
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